Souscription Pour l’Édification d’un Monument au Policier Inconnu

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Le monument au Policier inconnu, rapidement désigné comme le Mur, serait agrémenté d’une véranda pour les jours de pluie, permettant d’entendre le bruit caractéristique des gouttes d’eau heurtant le sol pavé : flic flac, flic flac, flic flac… Si l’on peut éviter les flaques, il est parfois difficile d’échapper aux flics (…). Quitte à énerver les meilleurs soutiens de l’ordre public, j’ai le droit – et le devoir – de tenir un tel langage. Au nom de mes parents assassinés à Auschwitz, en juillet 1942, grâce aux bons soins de la police française ; au nom de mes amis algériens matraqués et jetés à la Seine en octobre 1961 ; au nom des étudiants malmenés et gazés en mai et juin 1968 ; au nom, enfin, de ces « clandestins » expulsés brutalement chaque jour – sous la gauche comme sous la droite. Non, la police n’a pas changé, même si les bravaches de juillet 1942 sont dignes depuis longtemps de figurer parmi les Inconnus possibles du monument. Selon les périodes, les policiers n’aiment pas les Juifs ou les Arabes. Alors qu’on me permette de ne pas aimer la police !
Maurice Rajsfus

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Description

Le monument au Policier inconnu, rapidement désigné comme le Mur, serait agrémenté d’une véranda pour les jours de pluie, permettant d’entendre le bruit caractéristique des gouttes d’eau heurtant le sol pavé : flic flac, flic flac, flic flac… Si l’on peut éviter les flaques, il est parfois difficile d’échapper aux flics (…). Quitte à énerver les meilleurs soutiens de l’ordre public, j’ai le droit – et le devoir – de tenir un tel langage. Au nom de mes parents assassinés à Auschwitz, en juillet 1942, grâce aux bons soins de la police française ; au nom de mes amis algériens matraqués et jetés à la Seine en octobre 1961 ; au nom des étudiants malmenés et gazés en mai et juin 1968 ; au nom, enfin, de ces « clandestins » expulsés brutalement chaque jour – sous la gauche comme sous la droite. Non, la police n’a pas changé, même si les bravaches de juillet 1942 sont dignes depuis longtemps de figurer parmi les Inconnus possibles du monument. Selon les périodes, les policiers n’aiment pas les Juifs ou les Arabes. Alors qu’on me permette de ne pas aimer la police !
Maurice Rajsfus

La Souscription pour l’édification d’un monument au Policier inconnu est un pamphlet corrosif sorti une première fois en 1999 chez L’Esprit Frappeur. La Pigne est heureuse de rééditer ce monument de cynisme et de drôlerie, augmenté et enrichi. Parce que l’on peut être caustique et grave à la fois, parce que le droit de dire une évidente réalité, celle des brutalités policières, celle des abus quotidiens commis au nom de l’ordre public, ne se mendie pas, il se prend. Et la plume de Maurice Rajsfus est particulièrement acérée ; c’est alors à un matraquage salutaire en règle des pratiques policières que se livre l’historien, le militant, l’écrivain Maurice Rajsfus, le citoyen Maurice Rajsfus.
Le lecteur trouvera également trois textes en annexe de cet ouvrage :
Quarante ans après, je n’ai pas pardonné ! (article paru dans Le Monde du 10 juillet 1982)
Six questions à … (interview de Maurice Rajsfus paru dans le blog de l’honnête cambrioleur Alexandre Jacob en juin 2010)
Le Code de déontologie de la police nationale et de la gendarmerie nationale entré en vigueur le 1er janvier 2014

Souscription pour l’édification d’un monument au Policier inconnu
Maurice Rajsfus
Éditions de la Pigne
Avril 2015
Réédition L’Esprit Frappeur 1999
Format : 12×20 cm
80 pages
ISBN 978-2-9540178-4-6

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Poids 0,120 kg